Conservation : Le parc de la Garamba brule son stock d’ivoire pour célébrer ses 80 ans d’existence

C’est l’un des plus vieux parcs d’Afrique, le Parc National de la Garamba, situé au Nord de la République démocratique du Congo. Par le passé, il a été considéré comme le rempart des éléphants. Le parc abritait près de 22.000 éléphants et autres pachydermes, dont les rhinocéros blancs du nord qui ont quasi disparus, mais aussi des troupeaux de girafes en voie d’extinction.

Incinération symbolique de l’ivoire dans le Parc national de la Garamba, le mercredi 13 juin 2018, pour célébrer les 80 ans d’existences du parc.

Confronté aux multiples difficultés notamment, celle imposée par le braconniers, ce parc traverse son moment le plus sombre de l’histoire avec la disparition de sa grande faune. Aujourd’hui, la Garamba ne compte plus que 1200 éléphants à peine, et 48 girafes.

Pour lancer un message fort en direction des braconniers, l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature), a procédé à l’incinération d’une quantité de l’ivoire stocké dans ce parc. « Le trafic illégal d’espèces de faune a eu des effets dévastateurs sur notre patrimoine naturel, tant en RDC qu’en Afrique. Non seulement cela appauvrit les paysages, mais cela affecte négativement les millions de personnes qui dépendent de ces zones. Nous sommes plus que jamais engagés dans la lutte contre le braconnage », a déclaré le directeur général de l’ICCN, Cosma Wilungula.

Une action saluée par les partenaires de la RDC, notamment l’Union européenne. Dans un Tweet posté à cette occasion, le chef de la délégation de l’Union européenne en RDC, Bart Ouvry n’a pas caché sa satisfaction face à ce geste « C’est la première fois, que des défenses sont brûlées en RDC. Un message clair pour décourager les braconniers. L’ivoire n’a plus de valeur, la conservation de la nature est une plus-value au Congo », a-t-il déclaré.

Malgré les difficultés, African Parks, une ONG sud-africaine qui gère au quotidien ce parc dans le cadre du partenariat public privé avec l’ICCN, reste tout de même optimiste quant à l’avenir de cette aire protégée.

« La Garamba est l’un des paysages les plus difficiles à protéger d’Afrique, où les populations et la faune tous deux payent un tribut énorme infligé par des groupes armés fortement incités et par l’instabilité régionale », a déclaré Peter Fearnhead, PDG d’African Parks. « Ce que nous démontrons ici avec l’ICCN et nos partenaires, c’est qu’avec une vision partagée, une volonté politique, un soutien des donateurs et un engagement avec les communautés locales, nous pouvons changer la destinée de cette région et offrir maintenant un endroit sûr pour la biodiversité et les gens même dans les circonstances les plus extraordinaires », a-t-il précisé.

Solennellement reconnue pour la première fois en 1938, la Garamba est un site du patrimoine mondial, extrêmement diversifié et d’une importance capitale, qui a été la cible pendant des dizaines d’années de groupes de braconniers militants, notamment de l’Armée de résistance du Seigneur.

Alfred NTUMBA

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