Les températures mondiales dépasseront très probablement l’objectif d’une augmentation de 1,5 degré convenue dans le cadre de l’accord climatique de Paris, et une augmentation de 3 degrés est plus probable, a déclaré Robert Nasi, directeur général du Centre for International Forestry Research, à l’événement GLF organisé par la Banque mondiale à Washington. Cela signifie que le monde doit se préparer dès maintenant à commencer à s’adapter à une planète plus chaude en investissant pour restaurer les forêts dégradées, les terres agricoles et d’autres paysages.

« Nous devons cesser de parler et de penser et d’agir comme si nous allions atteindre ces objectifs. Nous ne le ferons pas », a déclaré M. Nasi à l’auditoire d’environ 200 personnes à l’International Finance Corp. à Washington. « Nous devons tous commencer à nous adapter à un climat mondial beaucoup plus chaud et plus incertain ».

Faire des changements fondamentaux dans le fonctionnement des entreprises offre les meilleures opportunités pour freiner la hausse des températures mondiales, a déclaré M. Nasi. Cela inclut des changements profonds dans la consommation d’énergie, la gestion des sols et des forêts et l’implication des communautés dans la prise de décision.

Pour que les capitaux privés soient efficaces, les gestionnaires de fonds et les entreprises doivent mieux comprendre les possibilités d’investir dans la restauration des paysages, a déclaré Jennifer Pryce, présidente et chef de la direction de Calvert Impact Capital. La collaboration entre les investisseurs et l’apprentissage du déploiement de toutes sortes de capitaux sont essentiels, a-t-elle déclaré. « Nous devons collaborer efficacement et apprendre à mettre le capital au travail » », a déclaré Madame Pryce aux participants à Washington. « Le défi est de capitaliser sur l’infrastructure financière ».

En outre, l’ampleur de l’investissement doit être beaucoup plus grande et les projets de restauration doivent devenir une classe d’actifs, ont indiqué des intervenants. La technologie comme les monnaies numériques et la gestion innovante apporteront une contribution importante, mais ne suffiront pas à elles seules. « Si nous nous retrouvons avec un monde à 4 degrés, nous aurons un résultat à quatre lettres », a déclaré le directeur général du Centre mondial d’agroforesterie, Tony Simons. « Il est important d’être vraiment sérieux à ce sujet maintenant », a-t-il insisté.

Alfred NTUMBA