Les travaux de la table ronde multi-acteurs organisés à Kinshasa par la société civile environnementale congolaise sur la élaboration de la politique forestière, la révision du Code forestier et la levée du moratoire sur les forêts, ont été sanctionnés par une feuille de route assortie des actions à mener pour démarrer le processus de la levée dudit moratoire.
« Cette table ronde, nous l’avons voulu multi-acteurs et nationale pour trouver les voies de sortie sur la politique forestière qui est pour nous un préalable avant de réviser le code forestier, pour donner des orientations sur la loi. Même s’il faut parler de la levée du moratoire, on ne peut pas levée le moratoire avant la politique forestière, ni la révision du code forestier », a fait savoir Joseph Bobia, membre de la société civile.
Outre les discussions autour de la politique forestière pour une bonne gouvernance, ce débat a mis l’accent sur les questions de sécurisation des droits des peuples autochtones et leur considération dans la prise de décision. A en croire les acteurs de la société civile, ce document vient accompagner d’une manière durable les efforts du gouvernement dans ce secteur.
« Ce n’est pas la société civile qui décide de la levée ou non du moratoire mais nous contribuons aux discussions. Et nous pensons que toutes les préalables ne sont pas encore en place pour que le moratoire soit levé », a souligné Patrick Kipalu, coordonnateur l’Ong Forrest People Program (FPP).
La société civile environnementale a cependant fustigé la démarche opaque entamée par le Ministère de l’Environnement et Développement durable sur la levée du moratoire. Pour Augustin Mpoyi, Coordonnateur de Codelt (Conseil pour la Défense Environnementale par la Légalité et la Traçabilité ), pour n’avoir pas pris en compte l’avis des autres parties prenantes, le ministre Amy Ambatobe devrait revoir sa procédure voir même la retarder.
« Nous avons plutôt dénoncé ce processus opaque qui n’était pas ouvert et nous demandons au ministre d’accepter de surseoir cette démarche unilatérale afin de s’ouvrir à la société civile, il aura vraiment à gagner dans sa démarche», a-t-il déclaré.
Notons que les travaux sur les trois thématiques vont continuer dans les commissions créées afin d’harmoniser les points de vues des uns et des autres. La feuille de route produite lors de cette table ronde sera remise au Ministre de l’Environnement et Développement durable, à ses services ainsi qu’aux différents bailleurs de fonds et partenaires de la RDC.
Jennifer LABARRE