Tristement réputé pour sa nuisance à la santé, le tabac est aussi considéré comme un facteur contribuant à la pollution de l’air. Pour les défenseurs de l’environnement et professionnels de santé, l’air mélangé à la fumée de cigarette est contaminé, et est susceptible de nuire à la santé de tous ceux qui le respirent.
« Fumer est préjudiciable à la santé ». La phrase a tout son charme. Elle est bien connue de fumeurs, et de non-fumeurs. Malgré cela, le tabagisme passif, entraîne à la mort plusieurs personnes à leur insu, dans le monde, 10% des cas de décès dus au tabagisme sont des fumeurs passifs. Cette tendance se justifie entre autre par le manque d’information car, très souvent, le commun de mortel pense que seuls les fumeurs sont concernés par les préjudices causés par le tabac.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le tabagisme provoque un décès toutes les 6,5 secondes. En plus du cancer de poumon et des maladies cardiaques, les chercheurs énumèrent encore plus de vingt-cinq maladies consécutives au tabac. « Dans le monde, près de 7 millions de personnes meurent de suite des maladies liées au tabagisme. Les fumeurs sont souvent victimes des maladies cardiaques, tension artérielle mais aussi de plusieurs sorte de cancer à cause de substances contenues dans le tabac », a renseigné Rigobert MBUYU, Directeur au PNLCT (Programme National de Lutte contre la Toxicomanie).
Si dans le monde les chiffres suscitent des inquiétudes, les données statistiques de 2016 à Kinshasa, laissent sans mot cet expert congolais. « Une étude réalisée en 2016 a montré qu’à Kinshasa, 28% des décès à l’Hôpital général de Kinshasa et dans les Hôpitaux généraux de référence de N’djili et de Masina, ont été causés par des maladies liées au tabagisme ». Précise-t- il.
En RD Congo, le fait de fumer ne constitue pas une infraction. « La loi congolaise ne réprime pas le fait pour une personne de consommer ou fabriquer le tabac. C’est aux consommateurs d’avoir la conscience de savoir où fumer et les conséquences qui vont avec», a renseigné Sephora Kindele, Avocate des barreaux de Kinshasa Matete.
A en croire cette Avocate, il est important que cette question soit portée sur la place publique, et qu’un projet de loi soit initié afin de protéger les innocents.
Fumeur depuis quinze ans, et vendeur au Marché central de Kinshasa, Cédric, ne cache pas son addiction au Shimbok [Ndlr, cigarette en jargon kinois]. « La cigarette est mon remède. Pour me déstresser et me réchauffer, j’en consomme en moyenne un paquet et demi par jour. Pour enrayer ses effets néfastes sur ma santé, je m’astreint à une alimentation journalière équilibrée », argue-t-il.
Bien que son commerce ait chuté sensiblement à Kinshasa, certains kinois qui l’exercent encore n’agissent pas en ignorants. Thérèse Nzalu, soixantaine révolue, conseille souvent ses clients à considérer les mentions sur les emballages de cigarettes. « C’est très bien mentionné sur l’emballage que fumer est préjudiciable à la santé. Je rappelle toujours à mes clients que le tabac nuit non seulement aux fumeurs actifs mais aussi aux fumeurs passifs. Je conseille ainsi à mes clients de ne pas fumer dans des milieux publics », déclare cette vendeuse de cigarettes.
Des efforts sont certes consentis par le gouvernement congolais pour essayer tant soit peu de réglementer ce secteur. Ainsi des mesures préventives ont été prises sur toute importation et exportation du tabac, qui d’office doivent être identifiée au ministère de la santé.
La Rdc devrait s’activer davantage dans la sensibilisation de la population aux méfaits du tabac et de ses substances nocives qu’il contient. Fumer reste toujours préjudiciable à la santé.
Les stagiaires : Tatiana Wando, Rabbi Nkazi, Youvanie Biati , Benedicte Musawu, Sacrée Odia