La Société civile environnementale congolaise a lancé les travaux de la Table ronde multi-acteurs en vue de mener une réflexion devant aboutir à l’élaboration de la politique forestière, la révision du Code forestier et de la levée du moratoire sur les nouvelles allocations forestières, ce lundi 23 avril à Kinshasa.
A en croire les organisateurs, face aux questions brûlantes de l’heure, la Société civile environnementale ne pouvait pas rester atone. Cette Table ronde est le cadre par excellence pour les différents acteurs, de lever des options et avoir une vision commune pour des réponses appropriées à ces questions.
« Aujourd’hui, c’est le jour où nous devons décider de l’avenir de nos forêts. C’est le début de la réflexion et nous pensons que cette réflexion peu importe les embûches va continuer », a lancé Nene Mainzana, coordonnatrice de CFLEDD.
Lors de cette première journée de travail, la réflexion a tourné au tour de l’élaboration de la politique forestière. Pour les partenaires, cette réflexion lancée ce jour devrait déboucher sur une vision commune de la Société civile environnementale, afin de rendre la gouvernance forestière de la République démocratique du Congo beaucoup plus inclusive et participative.
« Ce qui parait beaucoup plus intéressant c’est une démarche participative de la révision du Code forestier, et non une démarche unilatérale. Même si les représentants du Gouvernement sont absents, l’essentiel est que la société civile parvienne à dégager une option commune afin de rendre la gestion de nos forêts écologiquement durables, économiquement rentables et socialement acceptables », a déclaré le Coordonnateur scientifique de TROPENBOS RDC, Justin Kyale Koy.
« Nous souhaitons du reste que tous ces participants émettent des points de vues de manière consensuelle pour construire une nouvelle dynamique afin d’améliorer la gestion forestière en République démocratique du Congo », a martelé Alain-Parfait Ngulungu, Représentant de FPP (Forest People Program ) à ces assises.
L’absence remarquable de l’autorité de tutelle
La Table ronde lancée ce lundi démarre sur un fond de crise entre le Ministère de l’Environnement et la Société civile environnementale congolaise. L’Absence remarquable du Ministre de l’Environnement Amy Ambatobe, ainsi que celle des directions clés de son ministère ne sont pas passées inaperçues non plus.
Malgré cela, les organisateurs n’ont pas hésité de lancer le débat sur les matières inscrites à l’ordre du jour. « La feuille de route qui sortira de cette Table ronde, sera transmise au ministère de tutelle. Nous allons faire notre travail en tant qu’acteurs de la société civile pour donner notre point de vue. Ce n’est qu’une première Table ronde et nous pensons qu’à la prochaine, le Ministère de l’Environnement sera là avec nous, car il s’agit de l’intérêt national », a précisé Néné Mainzana.
À l’unanimité, les partenaires présents à cette cérémonie n’ont pas lésiné leurs mots pour inviter à la raison, le Ministère de l’Environnement et développement durable. « Nous espérons que dans les jours avenirs, le gouvernement reviendra à la table pour dialoguer en vue d’avoir une même vision sur la gouvernance forestière, mais aussi conjurer à ces phénomènes d’illégalité forestière qui persistent et qui ont impact sur le social », a souligné le délégué de FPP.
Durant 3 jours, les délégués issus des secteurs publics, des bailleurs des fonds, de la société civile, du secteur privé, des milieux scientifiques et des communautés locales et peuples autochtones concernés par la gouvernance forestière, vont évaluer l’opportunité et l’intérêt de la levée ou du maintien du moratoire sur les concessions forestières et développer une vision globale des parties prenantes sur la gouvernance du secteur forestier.
Alfred NTUMBA