La société civile environnementale congolaise s’est indignée de décisions prises par le ministère de l’Environnement et développement durable, Amy Ambatobe, concernant la réattribution de trois concessions forestières, la révision du code forestier dans une démarche unilatérale, non transparente et quasiment opaque, et la signature de l’arrêtén°028/CAB/MIN/EDD/AAN/WF/05/2017 du 10 novembre portant changement d’usage de la concession d’exploitation industrielle de bois de SOMICONGO en concession de conservation, en violation du dispositif légal et réglementaire applicable en la matière. Dans une déclaration rendue public ce jeudi 22 février, la société civile environnementale n’a pas caché son mécontentement face à cette situation.
Après vérification des références mentionnées dans le décret ministériel, la société civile considère illégale, la décision du minitre, relative à la réhabilitation de ces trois contrats de concessions forestières.
« Quant à l’article 23, alinéa 2 du décret n°05/116 qu’il mentionne aussi dans le même visa de son décret, c’est justement lui qui contient les dispositions qui interdisent au ministre de violer le moratoire ». Cet article stipule que « le moratoire couvre toute acquisition de droit d’exploitation, y compris par échange relocalisation ou réhabilitation d’anciens titres…», peut-on lire dans cette déclaration.
Selon ces signataires, « quand bien même qu’il s’agissait des titres à vocation d’une exploitation industrielle à bois d’œuvre, une telle attribution est faite moyennant la procédure d’adjudication ».
Il est donc non compréhensible que le ministre de l’Environnement adopte de manière cavalière, une démarche qui met en cause les engagements de la RDC vis-à-vis de ses partenaires internes et externes.
Toutefois, la société civile environnementale congolaise ne partage nullement l’avis des organisations internationales sur la suspension du programme CAFI en RDC. Elle invite par ailleurs les uns, les autres à faire la part des choses, entre la démarche individuelle d’un ministre et la position officielle d’un gouvernement.
Quant à la révision du code forestier, les organisations de la société civile interpellent une fois de plus Amy Ambatobe sur sa démarche suicidaire engagée pour la révision du code forestier. Qui selon eux, est initiée en dehors du cadre global multi-acteurs et multisectorielsdécoulant de la stratégie cadre nationale de la REDD+.
Notons que la société civile environnementale se dit ne pas rester indifférente face aux actes qui portent atteinte aux principes légaux et réglementaires de gestion durable des forêts congolaises. Elle en appelle aux décideurs, notamment, le président de la République, le premier ministre et les présidents de deux chambres du parlement, à tirer conséquence de décisions prises par le ministre, qui risque de ternir l’image du pays. Elle exige que soit interpellé, le ministre de l’Environnement et développement durable, Amy Ambatobe et que soitretirées ses trois décisions de manière pure et simple.
Jennifer LABARRE