La République democratique du Congo s’active à tirer profit des ressources génétiques qu’elle regorge. Dotée d’une diversité biologique exceptionnelle, la RDC s’inscrit desormais dans le processus de mise en oeuvre effective du protocole de Nagoya. Le projet “mise en oeuvre effective de l’accès aux ressources génétiques et partage des avantages conformément au protocole de Nagoya et à la valorisation des plantes à valeur ajoutée” a été lancé à Kinshasa, ce jeudi 22 février pour renforncer les capacités des parties prenantes.
« Il s’agit ici de jetter les bases, notamment le cadre juridique, le cadre administratif et le cadre réglementaire pour arriver à déterminer la procédure à suivre pour accéder aux ressources. Cela permettra également au gouvernement de savoir ses intérêts dans l’utilisation des ressources génétiques. Pour le moment il y a un vide dans ce secteur, l’accès aux ressources est généralement accordé de manière désordonnée, avec la mise en oeuvre de ce projet nous espérons trouver une solution à ce problème », a fait savoir, Mike Ipanga, Chef de division biodiversité à la DDD (direction de développement durable).
Ce projet vise à soutenir le pays dans 5 axes d’interventions stratégiques, à savoir le renforcement des capacités et la conscientisation, le développement des procédures administratives et promotion de la ratification du protocole de Nagoya, le développement des cadres juridiques, le développement des mécanismes de participation et enfin la promotion et la valorisation des ressources génétiques et des savoirs traditionnels et coopération en matière de recherche.
En effet, l’APA constitue une opportunité susceptible de contribuer à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité, mais aussi à la lutte contre la pauvreté.
« Au niveau de la RDC, il y a eu un grand travail et une volonté politique qui fait du pays, aujourd’hui une expérience pilote pour d’autres pays africains en ce qui concerne le protocole de Nagoya sur l’APA. Nous souhaitons l’appui financier du gouvernement pour une vulgarisation sur l’ensemble du pays de ce protocole et avoir au niveau national, un laboratoire de bioprospection pour impliquer davantage des chercheurs », a déclaré Chantal Nkey, point focal national de l’APA.
Pour les partenaires, le lancement de ce projet témoigne de la volonté politique du gouvernement congolais de s’acquitter de ses engagements internationaux.
« C’est une consécration de la volonté commune du gouvernement congolais et ses partenaires. Nous accompagnons le pays à mettre en place un cadre réglementaire et faisons en sorte que la RDC profite des avantages que ce protocole offre pour contribuer au développement du pays », a souligné, Adam Buari, chargé des programmes auprès de ONU ENVIRONNEMENT.
À la fin de cette réunion, quelques recommandations ont été formulées pour assurer l’implémentation de ce processus à travers le pays.
« Je pense que le socle même de ce projet c’est la sensibilisation. Il faut que les gens comprenne c’est quoi le protocole de Nagoya, ces avantages et tout ce qui va avec, pour réussir ce projet » a suggéré le professeur Nadege Ngombe.
Ratifié par 70 États, le Protocole de Nagoya est entré en vigueur le 12 octobre 2014. Les informations sur l’état de sa mise en œuvre par les Etats sont disponibles sur le site ABS-Clearing House Mechanism.
Jennifer LABARRE