L’organisation de défense de la nature Eagle a annoncé mercredi dernier, la saisie d’une tonne d’ivoire et d’une tonne d’écailles de pangolin en Côte d’Ivoire. Quelques 400 objets sculptés en ivoire, des peaux de panthère, des machines pour travailler l’ivoire et des armes ont été aussi saisies par la même occasion.
L’inscription des certaines espèces comme le pangolin sur la liste rouge de la CITES semble loin de mettre fin à la menace d’extinction qui plane sur elles. Les policiers de l’Unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée de la police ivoirienne (UCT) ont interpellé 6 contrebandiers selon Eagle. Parmi eux, figurent trois Ivoiriens et trois Vietnamiens, des trafiquants internationaux, d’après cette ONG basée aux Etats-Unis et implantée dans dix pays africains pour lutter contre les trafics de faune et de flore, notamment les espèces protégées.
Cette ONG a affirmé ne pas être en mesure de donner la valeur des produits saisis, leur provenance et leur destination. Ces informations ainsi que des précisions sur l’enquête devraient être dévoilées jeudi par la police.
Cependant, la Cote d’ivoire n’est pas à son coup d’essai. Plusieurs saisies d’ivoire et d’écailles de pangolin ont déjà été faites l’an dernier, notamment une prise record de trois tonnes d’écailles en juillet 2017.
L’opinion publique pointe du doigt la loi ivoirienne qui reste peu dissuasive contre les trafiquants, qui une fois arrêtés n’encourent qu’une une peine d’emprisonnement ferme de deux mois à un an, avec une amende de 3.000 à 300.000 francs CFA (4,50 à 450 euros).
En effet, en raison du durcissement de la lutte contre le braconnage et le commerce illicite d’animaux en Afrique de l’Est, les trafiquants mettent en place de nouveaux circuits passant par l’Afrique de l’Ouest, où les autorités sont plus focalisées sur la lutte contre le trafic de drogue.
Pour rappel, les écailles de pangolin se négocient à plus de 1.000 euros le kg au marché noir en Chine et au Vietnam. Elles sont parées de nombreuses vertus curatives ou aphrodisiaques par la médecine traditionnelle asiatique, bien qu’elles ne soient guère plus que de la simple kératine, comme les ongles humains.
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Thierry-Paul KALONJI