Les habitants du Cap devront réduire de 40% leur consommation d’eau à compter du 1er février, a annoncé jeudi la maire de la deuxième ville d’Afrique du Sud frappée par sa pire sécheresse depuis un siècle. Si ces nouvelles restrictions ne sont pas respectées et si la région n’enregistre pas de précipitations conséquentes, l’eau ne coulera plus aux robinets à compter du 21 avril et la population sera contrainte de faire la queue à des points de distribution d’eau.
« On a atteint un point de non-retour », a déclaré jeudi la maire Patricia de Lille lors d’une conférence de presse au Cap. « La crise a atteint à une gravité qui nécessite une nouvelle série de mesures d’urgence », a justifié Mme de Lille.
A partir de février, les habitants devront donc limiter à 50 litres leur consommation quotidienne d’eau, contre 87 actuellement. Le conseil municipal doit approuver vendredi une augmentation des tarifs de l’eau pour les contrevenants.
En moyenne, 15 litres d’eau sont consommés pour une douche d’une minute ou tirer la chasse d’eau des toilettes. « En dépit de notre insistance depuis des mois, 60% des habitants du Cap utilisent plus de 87 litres d’eau par jour. Nous devons assumer qu’ils ne changeront pas leur comportement », a déploré la maire de la ville.
« Il est très probable » que les habitants se retrouveront sans eau à leurs robinets à partir du 21 avril, baptisé le « Jour Zéro », a de nouveau prévenu Patricia de Lille.
Depuis le début 2016, la consommation d’eau du Cap a été réduite de presque la moitié, mais elle stagne désormais à environ 620 millions de litres par jour, soit 100 millions de litres au-dessus de l’objectif fixé par la municipalité.
La semaine prochaine, la municipalité doit annoncer les 200 points de collecte où les habitants pourront obtenir 25 litres d’eau par jour à compter du « Jour Zéro ».
Le Cap, très prisé des touristes, est frappé depuis trois ans par une terrible sécheresse. Les barrages ne contiennent plus que 16% d’eau utilisable.
Toute l’Afrique australe a subi ces dernières années une très forte sécheresse, aggravée par le phénomène météorologique cyclique El Niño. Mais de très fortes pluies ces derniers mois ont permis à l’essentiel de la région de refaire ses précieuses réserves d’eau.
Avec AFP