Le bambou est une herbe, considéré comme prometteur pour l’Afrique dans la lutte contre le changement climatique, le développement des communautés et la régénération du sol. Sa culture est peu développée en RDC, pourtant elle est une réponse à plusieurs problèmes auxquels font face les populations. C’est l’essentiel de la réunion d’échange d’informations organisée par la FAO avec les parties prenantes sur les opportunités de la culture du bambou et son programme nationale, ce 21 décembre, à Kinshasa.
« Les forêts de la RDC sont menacées par la déforestation, le bambou se révèle comme une alternative importante et écologique pour limiter la pression sur celles-ci, afin de répondre aux besoins de la population », a fait savoir Alexis Bonte, représentant de la FAO.
La culture du bambou en RDC serait est une opportunité pour que le pays réponde à certains engagements pris au niveau international en rapport avec les changements climatiques et la protection de l’environnement. Grâce à cette culture, la RDC pourrait aussi générer des revenus pour le développement des communautés locales, pensent les organisateurs.
« Le bambou est une plante à croissance rapide qui ne présente pas de désavantage sur la santé. Je pense que le pays devrait réglementer cette matière première qui peut faire vivre l’homme. C’est une vraie solution surtout pour la demande croissante en bois de chauffe ou charbon de bois », a précisé Gilbert Nkuli Yengani, producteur des bambous.
Enjeux environnementaux et économique pour RDC
Si en Afrique, certains pays comme le Rwanda, le Kenya et le Zimbabwe ont déjà développés une stratégie nationale pour la culture de cette espèce, en RDC, certaines expériences démontrent la nécessité s’intensifier cette culture. « Les pays voisins ne ferment pas les yeux au développement, nous devons aussi aller dans ce sens. Outre les aspects environnementaux, le bambou est un capital économique pour nos populations », a déclaré, Marcellin Cishambo, Gouverneur honoraire du Sud-Kivu.
La RDC reste confrontée à plusieurs défis de développement économique, environnemental, social, énergétique et nutritionnel. Près de 70 % de la population vit de l’agriculture.
Selon certaines études, la RDC pourrait atteindre d’ici à 2030, 12 à 13 millions d’hectares de déforestation et 21 à 22 millions ha de dégradation. Le taux des émissions de CO2 augmenterait de 390 a 400 millions de tonnes. Ce que la FAO qualifie de situation “alarmante”.
Pour cette organisation de nations unies, l’objectif poursuivi à travers la culture du bambou est d’éliminer la pauvreté, contribuer au développement d’une économie verte, augmenter les opportunités économiques et environnementales pour les congolais, et favoriser la préservation des ressources naturelles de manière durable, tout en en luttant contre les changements climatiques.
La mise en oeuvre de cette culture devra faire l’objet d’une stratégie axée notamment sur la promotion d’une expertise nationale sur la culture et la transformation du bambou. Il en est de même de la mobilisation des personnes engagées et intéressées par cette celle-ci.
Jennifer LABARRE