Un an après l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, les négociations à Bonn ont permis aux parties de s’accorder sur des questions cruciales d’action et de soutien avant 2020. Le rôle du genre, des communautés locales et des peuples autochtones dans l’action climatique n’en est pas en reste. Pour arriver à saisir la fenêtre d’opportunité pour atteindre les objectifs de cet accord, les gouvernements doivent renforcer l’action urgente, finaliser le règlement de l’Accord de Paris et décider collectivement d’examiner et de renforcer de toute urgence l’ambition des engagements climatiques post-2020.
La COP23 ayant pris fin, le WWF reconnait les progrès réalisés pour jeter les bases d’un accroissement de l’ambition climatique jusqu’en 2020 et au-delà, mais on note que 2018 sera la clé pour que les pays donnent des signaux clairs de leur intention d’intensifier et d’améliorer leur plans dans la lutte contre le réchauffement climatique.
« Malgré l’élan constaté dans les couloirs de Bonn, les pays sont toujours à la traîne », a déclaré Manuel Pulgar-Vidal, Directeur du programme Climat et Energie à WWF International. « Dans une année marquée par des catastrophes climatiques extrêmes et potentiellement la première augmentation des émissions de carbone en quatre ans, le paradoxe entre ce que nous faisons et devons livrer est clair. Les pays doivent agir avec une plus grande ambition climatique ».
Toutefois, en relevant le rôle de l’action pré-2020 dans le processus de la CCNUCC (Convention cadre de Nations Unies sur Changement Climatique), et en convenant de la conception d’un processus d’examen et d’ambition par le dialogue Talanoa, la COP23 a fourni des éléments de base importants pour faire avancer l’esprit de l’Accord de Paris. Mais le succès est loin d’être garanti.
La présidence polonaise doit compléter et soutenir les efforts déployés par Fidji pour accélérer la mise au point du Règlement qui guidera la mise en œuvre de l’Accord de Paris et assurera un financement prévisible et accru aux pays en développement, y compris pour les pertes et dommages. « Nous comptons sur la Pologne pour continuer l’héritage des Fidji afin de concrétiser l’ambition et la vision de l’Accord de Paris », a ajouté Pulgar-Vidal.
Lors des négociations à la COP, le pavillon «PandaHub» du WWF a accueilli un programme complet d’échanges et d’événements pour montrer la valeur de la collaboration et de l’innovation afin de créer un avenir durable et résilient pour tous.
Le WWF et de nombreuses autres organisations soutenant la nouvelle génération de leaders climatiques qui composent le mouvement «We Are Still In», la plus grande coalition des États-Unis jamais créée pour soutenir l’action climatique, avait milité pour l’organisation de l’évènement « US Action Center », qui a plus de 100 dirigeants des États américains et des gouvernements locaux, du secteur privé et du milieu universitaire, pour ainsi démontrer l’engagement des USA à demeurer un chef de file mondial dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « Jamais auparavant, une coalition de chefs d’entreprises, d’États et de dirigeants locaux américains ne s’est réunie sous une bannière commune pour stimuler l’action climatique », a déclaré Lou Leonard, Vice-Président principal du WWF sur le Changement Climatique et l’Energie.
Pour ce haut cadre du WWF, le fait de travailler ensemble, peut faire en sorte que les États-Unis respectent leur engagement au titre de l’Accord de Paris tout en créant de nouveaux emplois tout en assurant un avenir plus sûr pour les communautés d’Amérique et du monde entier.
Rappelons que la 24ème session de la Conférence des Parties (COP24) se tiendra du 3 au 14 décembre 2018 à Katowice, en Pologne.
Alfred NTUMBA