Annoncé pour une semaine après l’ouverture de la COP 23 à Bonn, le rapport climat vient de livrer son verdict sur les activités anthropiques. Il révèle que les émissions mondiales de CO2 sont reparties à la hausse en 20117.Une très mauvaise nouvelle pour la grande messe climatique qui est entrée cette semaine dans sa phase de négociations pour avancer dans la mise en œuvre de l’accord de Paris.
Après trois années stables, les émissions liées à l’industrie et à la combustion d’énergies fossiles devraient croître de 2% (entre 0,8 et 2,9%) cette année par rapport à 2016 et atteindre un niveau record, soulignent les 80 chercheurs du Global Carbon Project.
Leur étude vient confirmer les sombres conclusions du dernier rapport de l’agence Environnement de l’ONU (Pnue), qui relevait que le monde ne faisait pas assez pour tenir les objectifs de l’accord de Paris visant à garder le réchauffement planétaire sous 2°C, voire 1,5°C.
Deux pays sont tenus pour responsables de ce boom des émissions, la Chine, qui a vu sa production industrielle bondir et les Etats-Unis (où la consommation du charbon a crû pour la première fois en cinq ans face à la cherté du gaz). L’UE est accusée de faire moins bien que les années précédentes. Cet effrayant bulletin santé de la terre sonne comme un rappel à l’ordre à tous ceux qui mettent en doute la véracité du lien qui existe entre dérèglement climatique et activités humaines.
A Bonn, les délégués de chaque pays négocient les règles d’application de l’accord de Paris notamment celles liées à la transparence des actions nationales, qui ne seront pas finalisées avant fin 2018. Ils doivent aussi lancer un “dialogue” d’un an pour préparer la révision des engagements climatiques nationaux, présentés par chaque pays avant la COP21.
“Côté négociations, il y a du progrès”, a estimé la responsable climat de l’ONU Patricia Espinosa, à mi-parcours d’une COP23 entamée le 6 novembre. “Côté action, on voit des signaux positifs, mais nous sommes aussi conscients qu’il y a un fossé à combler. Nous devons agir vite”.
Mercredi et jeudi la COP sera plus politique. S’exprimeront notamment l’Allemande Angela Merkel, le Français Emmanuel Macron, les président gabonais Ali Bongo, guinéen et de l’Union africaine Alpha Condé, tchadien Idriss Deby, sénégalais Macky Sall, des Premiers ministres, nombre de ministres de l’Environnement et le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Thierry-Paul KALONJI