Dans un rapport paru ce lundi 23 octobre 2017, Global Forest Watch (GFW) a affirmé qu’en 2016, les surfaces forestières qui ont été déboisées dans le monde équivalent à la superficie de la Nouvelle-Zélande. Une perte qui a ainsi atteint un niveau record de 29,7 millions d’hectares.
Selon le rapport, Cette déforestation s’explique par la forte augmentation des feux de forêt en 2015 et 2016. La responsabilité de l’agriculture et de l’activité minière est également pointée du doigt. Ce bond de 51 % en un an s’explique surtout par les nombreux incendies ayant sévi dans le monde l’an dernier. Ce triste record des forêts détruites peut être battu en 2017, au regard des récents brasiers en Californie et au Portugal.
Outre les incendies, la déforestation liée à l’agriculture, la coupe de bois et l’activité minière ont également contribué à l’importante réduction des forêts en 2016.
Ce rapport souligne aussi que la forte augmentation des feux de forêt en 2015 et 2016 est l’une des conséquences du courant cyclique chaud du Pacifique El Niño, le second plus intense jamais enregistré, qui a créé des conditions très sèches dans les Tropiques. Il a aussi joué un rôle dans les forêts boréales et tempérées.
Pour GFW , un partenariat de surveillance des forêts lancé par l’organisme de recherche World Resources Institute (WRI) renseigne que le changement climatique accroît aussi l’intensité et le coût des feux de forêt.
Le Brésil, l’Indonésie et le Portugal, ont subi des accroissements particulièrement importants de pertes de couverture forestière par le feu en 2016. Ainsi, elle a doublé au Brésil avec la région amazonienne qui a perdu 3,7 millions d’hectares, soit plus du triple de 2015. Le Portugal a perdu 4 % de ses surfaces boisées, la plus grande proportion tous pays confondus et près de la moitié des forêts calcinées dans toute l’Union européenne. Les auteurs du rapport affirment d’autre part que la prévalence d’eucalyptus qui brûlent facilement combinée à une mauvaise gestion des sols et au manque de mesures de prévention comme des coupe-feu expliquent ce bilan.
La République du Congo quant à elle a subi l’incendie de forêt le plus étendu jamais signalé en Afrique centrale avec 15 000 hectares détruits en début 2016. A Fort McMurray, au Canada, les flammes ont ravagé en mai plus de 600 000 hectares et provoqué 8,8 milliards de dollars de dégâts.
Ces incendies de forêts et la déforestation ne restent pas sans conséquences sur l’environnement. ils peuvent entraîner une hausse des morts prématurées, des maladies et avoir un impact économique très négatif, prévient le rapport, soulignant qu’ils peuvent aussi affecter les sources d’eau, la biodiversité et libèrent d’énormes quantités de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère.
Thierry-Paul KALONJI