Le Fonds mondial pour la Nature (WWF) a lancé de nouveau un plaidoyer en direction de décideurs congolais sur les enjeux de la ratification de l’accord de Paris par la République démocratique du Congo. La réunion d’échanges a été organisée ce mardi 26 septembre 2017, à Kinshasa.
Cet atelier avait pour objectif de sensibiliser les parlementaires à jouer pleinement leur rôle de représentants du peuple, en interpellant l’exécutif national sur la nécessité de ratifier cet accord, afin d’aider la RDC à préserver son leadership dans le secteur de l’environnement.
« Il est évident que la RDC ne peut dévier de ses responsabilités de fait, de par son héritage écologique et environnementale qui la place au centre des sources de résilience climatique pour la planète. Nous faisons appel aux parlementaires pour que le pays ne rate pas ce rendez-vous historique », a déclaré le Directeur national de WWF-RDC, Jean – Claude Muhindo.
A travers cette séance de travail, les enjeux et avantages de la ratification de l’accord de Paris ont été expliqués aux députés. Pour le député national Roger Mpanano, « si la RDC ne ratifie pas l’accord, il serait honteux d’aller à la Cop 23 qui se tiendra dans quelques semaines à Bonn en Allemagne. Cet accord serait déjà ratifié, si cela ne dépendait que de nous [députés de la commission de l’environnement]. L’accord n’a jamais été envoyé au parlement pour débuter le processus de sa ratification » a-t-il précisé.
Une opportunité économique
Avec des chutes de cour de matières premières de plus en plus fréquentes dans le monde, les économies mondiales voient dans l’accord de Paris, une aubaine d’opportunité de développement durable et résilient.
Certains experts pensent que la RDC ne peut s’auto exclure des mécanismes qui déterminent actuellement la manche mondiale des pays. Pour que le pays bénéficie des opportunités présentes et futures, la ratification de l’accord de Paris reste le seul moyen d’y accéder.
«Nous invitons les députés à accélérer le processus de ratification de cet accord pour donner au pays des instruments juridiques, devant lui permettre de lutter efficacement contre les changements climatiques et accéder aux différents financements mis en place dans le cadre de cet accord. Nous en appelons également à l’exécutif national à faire diligence pour ne pas priver le pays de tous les avantages financiers prévus par l’accord de Paris sur climat », a fait savoir l’expert Climat, Albert Kabasele Yengayenga.
L’expert a affirmé tout de même qu’avec l’augmentation du niveau de mer, soit 3mm par an, les populations vivant sur le littorale congolais risquent de périr si rien n’est fait, et que d’ici peu, la cité de Banana, située à l’embouchure du fleuve Congo pourrait disparaitre.
Rappelons que la RDC compte parmi les premiers pays à avoir signé l’Accord de Paris à New-York. D’aucun se pose la question de savoir à quel niveau le processus de sa ratification bloque-t-il, et pourquoi le Président de la République qui s’était engagé publiquement en signant cet accord, ne peut-il pas s’impliquer davantage afin de donner la chance au pays de jouer son rôle de puissance environnementale au cœur de l’Afrique.
Jennifer LABARRE