C’est avec une vitesse vertigineuse que la désertification gagne du terrain sur la surface du globe. A ce jour, plus de 41 % de terres émergées du globe qui abritent plus de 2 milliards d’individus, sur le 7 milliards que compte la planète sont presque désertes. L’Afrique subsaharienne figure parmi les régions les plus touchées par cette catastrophe qui ne reste pas sans conséquences sur la vie de sa population et de son économie.
En Afrique subsaharienne, 80 % de l’économie repose sur l’exploitation des terres pour assurer les moyens de subsistance. Avec des millions d’hectares qui disparaissent à cause de la désertification consécutive au changement climatique, la situation devient plus sensible.
Chaque année, près de 12 millions d’hectares de terres disparaissent en raison de la désertification de la sécheresse alors qu’on aurait pu y cultiver 20 millions de tonnes de céréales.
Malgré la diversité et l’intensité des efforts déployés en matière de lutte contre la désertification, le défi que représente la dégradation des terres à l’heure du changement climatique dans les zones arides de l’Afrique n’est toujours résolu, une réalité qui inquiète.
Les enjeux environnementaux et sociétaux de cette question demeurent immenses et ses conséquences en termes de sécurité alimentaire, de variations climatiques, de santé, de droit et d’équité sociale sont préoccupantes.
Cependant, la pratique de gestion durable des terres et de l’eau paraît comme une alternative efficace pour lutter contre la désertification et la préservation des ressources naturelles. Une pratique qui a donné des résultats positifs au cours de ces dernières décennies.
Au regard des innovations technologiques et de l’ingéniosité de l’homme, il est possible de ne pas considérer la désertification comme une fatalité. En s’ouvrant dès aujourd’hui à la gestion durable des terres arables et à la restauration des terres dégradées, il est toutefois possible d’atteindre la neutralité en termes de dégradation des terres d’ici à 2030.
Rappelons que dans les années 1970, les sécheresses ont eu des conséquences terrifiantes dans un contexte déjà fragilisé. Les images de leurs impacts raisonnent dans la mémoire collective.
Thierry-Paul KALONJI