Le président ougandais Yoweri Museveni a ordonné une enquête sur une collusion présumée entre l’Autorité ougandaise de la vie sauvage (UWA) et deux diplomates chinois concernant un trafic d’ivoire.
Ces diplomates et l’UWA sont soupçonnés d’avoir collaboré pour trafiquer de l’ivoire en provenance de la République démocratique du Congo (RDC) et du Soudan du Sud voisins ainsi que de la Centrafrique, et d’utiliser l’Ouganda comme pays de transit.
La Chine rejette les accusations
La Chine a rejeté comme « sans aucun fondement » les soupçons portant sur ses diplomates.
« Nous avons des règles et des lois strictes concernant les représentants du gouvernement, les membres de nos ambassades et les groupes en visite, leur interdisant d’acheter et de participer à des activités (de trafic) », a déclaré à des journalistes la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying. La porte-parole a toutefois ajouté: « Nous les punirons s’ils sont reconnus coupables d’être impliqués dans des activités de ce genre ».
Le braconnage a fortement augmenté en Afrique au cours des dernières années, notamment pour satisfaire une demande d’ivoire et de corne de rhinocéros en hausse en Asie – en particulier en Chine – à cause de leur valeur supposée dans la médecine traditionnelle, notamment comme aphrodisiaque, ou comme symbole de statut social. L’Ouganda est une plaque tournante de ces trafics.
Encore autorisé en Chine
Pékin a annoncé en décembre son intention d’interdire tout commerce et transformation de l’ivoire d’ici à la fin de cette année. La mesure a été saluée par les défenseurs de l’environnement comme déterminante pour l’avenir des éléphants d’Afrique, où plus de 35.000 pachydermes sont tués pour leur ivoire chaque année.
Le commerce international de l’ivoire est interdit depuis 1989 mais la Chine en autorise la revente pour les quantités achetées avant l’interdiction. Elle possède aussi un stock acheté en 2008 avec l’approbation du régulateur international et dont la vente, accompagnée de certificats, est autorisée.
Alfred Ntumba, avec l’AFP