Près de 30 % des sites classés au Patrimoine mondial sont menacés par le braconnage, l’exploitation forestière et la pêche illégale. Tels sont les conclusions du rapport publié ce mardi, 18 avril par le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Ce rapport intitulé « Pas à vendre », pointe du doigt les activités destructrices qui mettent à la fois en péril les espèces qui vivent sur ces sites et les communautés locales dont les moyens de subsistance en dépendent.
Le WWF en appelle à une meilleure collaboration entre les organes de gouvernance de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction (CITES), et de la Convention du patrimoine mondial pour mettre fin au commerce illégal dans les sites classés. « Si le prélèvement illégal des espèces entraîne une dégradation de l’environnement, il met aussi en péril l’économie locale. Plus de 90 % de ces sites fournissent du travail grâce au tourisme, et cela dépend beaucoup de la présence sur les sites des espèces inscrites à la CITES ». A déclaré Inger Anderson, Directeur général de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Selon le Directeur général du WWF International, Marco Lamberti, il est essentiel que la CITES soit pleinement appliquée et que ces sites soient entièrement protégés. « Le rapport propose un éventail d’options pour renforcer la coopération entre la CITES et la Convention du Patrimoine mondial et donc mieux protéger les sites classés. Nous pourrons profiter de notre héritage naturel, nous pourrons assurer la sécurité des habitants et de leurs lieux de vie, et nous soutiendrons l’économie locale ainsi que les communautés locales qui en dépendent », a-t-il insisté.
Le Secrétaire général de la CITES), John Scanlon a interpelé la conscience universelle sur le fait que le commerce illégal des espèces sauvages vole à la planète son héritage naturel, menace les communautés locales et entrave les efforts mondiaux contre la pauvreté. « Cette étude nous rappelle que les crimes organisés peuvent aller aussi loin que pénétrer les sites protégés mondialement, et cette menace mondiale ne peut être affrontée qu’à travers des actions collectives et internationales », a-t-il précisé.
Mondialement connus pour la richesse de leur biodiversité, les sites classés au Patrimoine mondial de l’Unesco abritent des milliers de plantes et d’espèces rares. Le rapport Protéger les hommes en préservant la nature avait donné le coup d’envoi de cette étude qui vient d’être publié. 114 des 229 sites naturels et mixtes inscrits au Patrimoine mondial sont menacés par des activités industrielles néfastes. Concessions pétrolière, minière ou gazière, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport ou de tourisme. Plus de onze millions de personnes, soit l’équivalent de la population du Portugal, dépendent des 114 sites menacés pour subvenir à leurs besoins. Télécharger le rapport
Prince Alfred NTUMBA