Une eau salubre est bien sûr celle qui est acceptable pour son goût et sa couleur. Elle peut être consommée sans trop de risques de maladies. L’eau salubre tient une place dans la vie de l’homme. Sans elle, aucune vie n’est possible. L’accès à l’eau salubre et à l’assainissement est à l’ordre du jour de plusieurs rencontres internationales depuis 1992. Vue l’importance de cette denrée, les nations se sont accordées pour décréter le 22 mars de chaque année, « la Journée mondiale de l’eau » sur toute la planète.
Depuis, plusieurs institutions orientent leurs politiques vers la gestion, la desserte et l’assainissement de l’eau. La Banque africaine de développement (BAD) par exemple, se mobilise sur cette question notamment par ses initiatives pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement en milieux ruraux. A travers une politique mise en marche depuis 2015, la BAD vise à rendre l’eau salubre accessible à près de 300 millions de personnes, soit 60% de la population du continent.
En République démocratique du Congo (RDC), des efforts sont fournis pour assurer la desserte en eau potable à la population. Cependant, ces efforts sont loin d’être louables au regard du faible pourcentage de la desserte en eau sur l’étendue du territoire national, soit 26%.
Dans un pays le mieux lotis en termes de ressources en eau, ce tableau sombre, révèle bien le paradoxe que revêt l’envers du décor d’une nation considérée comme « le château d’eau d’Afrique ».
Si la ville de Kinshasa a bénéficié de l’apport de l’Union européenne pour la construction des plusieurs mini réseaux de distribution d’eau gravitaire totalisant 39.411 /km, avec 69 bornes qui ont permis de fournir de l’eau potable à environ 300.000 personnes dans les quartiers périphériques ciblés, cela n’en est pas le cas avec les 25 autres provinces pour la population semble laissée à son triste sort. Cette triste réalité sévit en Afrique mais à des degrés différents.
Source de maladies
Entre l’exaspération et l’instinct de survie, les populations d’Afrique sont obligées de parcourir des kilomètres à pieds pour accéder à une source d’eau pour s’alimenter. Ces sources, dans la plus part de cas ne sont pas assainies avec tous les risques liés à sa consommation.
Face à cette situation, il y’a lieu de se poser de question sur ce à quoi servent les différents financements de bailleurs des fonds destinés à favoriser l’accès à l’eau potable aux africains, à quel degré de considération la question de l’eau est traitée par les dirigeants africains ?
A l’échelle mondiale, la qualité microbiologique de l’eau reste ainsi la première préoccupation de santé publique. La contamination de l’eau de boisson joue un rôle très important dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne du fait de l’absence d’assainissement et des difficultés d’approvisionnement en eau.
L’eau consommée en Afrique surtout dans les milieux ruraux est souvent contaminée par des déchets humains, animaux ou chimiques. Les principaux risques sanitaires à court terme liés à l’eau sont généralement d’ordre infectieux. Ils proviennent de la présence de micro-organismes (bactéries, virus, parasites..).
Les effets sont généralement insouciant (hépatites, leptospirose, typhoïde, cholera…). Pour le risque encourus à long terme, les symptômes dépendent de la dose et de la durée d’exposition. Les maladies développées ont souvent une origine chimique : le saturnisme lié au plomb, les cancers liés à l’arsenic, au mercure, au chrome, aux nitrates, et aux hydrocarbures présents dans l’eau.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies hydriques, peu répandues dans les pays riches, restent un sérieux problème de santé publique dans les pays en voie de développement, où la diarrhée reste la 2ème cause de mortalité infantile.
Les dirigeants africains doivent revisiter leurs politiques, et les budgets affectés au secteur de l’eau salubre afin de sauver des vies humaines généralement perdues par inattention. L’amélioration de la desserte en eaux dans milieux urbains, l’hygiène et l’assainissement collectif des sources d’eau dans les milieux ruraux, peuvent aider tant soit peu à lutter contre les maladies récurrentes.
Pour cela, suffit d’une petite dose de volonté et d’une attention aux cris des populations qui ne demandent pas autre chose que de « l’eau ».
Nelphie MIE