Salubrité : les eaux stagnantes, une beauté sauvage de Kinshasa la belle

A Kinshasa, l’on ne peut traverser d’une avenue à l’autre sans se livrer au saute-mouton. Kinshasa la belle enjoint à ses habitants une nouvelle discipline sportive et ludique. Presque les ¾ des avenues de la capitale congolaise disposent des étendues d’eaux stagnantes. Effet de mode ou l’expression de l’incapacité de l’autorité urbaine à gérer cette mégalopole de plus de 10 millions d’habitants ? La question méritant son pesant d’or.

Une cure d’étang artificiel au croisement des avenues Croix-Rouge et Luambo Makiadi (Photo – Désiré Wembolowa/Environews)

De plus en plus les kinois s’habituent à faire ménage avec les eaux stagnantes qui d’office constituent leurs environnement direct, ce, malgré leurs odeurs nauséabondes et les maladies hydriques qu’elles provoquent.

Certaines étendues d’eaux ont déjà totalisé plus de 4 ans d’existence dans quelques quartiers de la ville. L’avenue Wangata dans la Commune de Kinshasa et l’avenue Bokassa qui sépare la commune Barumbu et celle de Kinshasa en ont une parfaite illustration.

Dépourvus de moyens nécessaires pour lutter efficacement contre ces eaux salles et polluées, les habitants de Kinshasa s’en remettent aux autorités communales et urbaines. Baba Osomba habite l’avenue Kitega depuis les années 80. Il se souvient de la beauté de l’avenue Bokassa, débaptisée aujourd’hui du nom de Lwambo Makiadi, célèbre artiste musicien congolais mort il y’a une dizaine d’année. « A l’époque du Zaïre, l’avenue Bokassa faisait la beauté de la ville. C’est presque tout le monde qui voulait habiter le long de cette artère. C’est dommage qu’aujourd’hui, la belle Bokassa soit transformée en dépotoir d’immondices », s’inquiète-t-il.

Considérée comme la porte d’accès au Marché central, l’Avenue Lwambo Makiadi connait depuis 2012, un état de délabrement très avancée surtout à son croisement avec les avenues Kitega, Nyaza, Luapula et Croix-Rouge. Un véritable manque à gagner sur le plan économique pour les commerçants.

Responsabilités partagées

Les dirigeants et les dirigés ont tous une part de responsabilité dans cette situation désastreuse, explique l’Ingénieur en environnement, Tati Inyanga. Pour lui, le plus grand problème est celui de l’urbanisme, et l’impunité. « Les dernières décennies sont marquées par les développement infrastructurelle de la ville de Kinshasa. Malheureusement ce développement se fait de manière anarchique et incontrôlée. Les eaux stagnantes et la dévastation des routes ne sont que la résultante de la mauvaise gestion de la ville », a-t-il précisé.

Le développement urbain de Kinshasa mérite d’être revu avec un regard sur la durée et non sur le résultat pense de son coté, Alfred Ntumba, Journaliste spécialiste des questions environnementales à Environews-RDC. « Le développement d’une ville qui n’a pas pris en compte les études d’impacts environnementaux et le respect des normes urbanistiques a démontré ses limites. Il n’est pas encore tard de repenser notre ville. Il revient aux autorités de Kinshasa de prendre réellement en considération la dimensions environnementale dans leurs différentes politiques de développement de la ville de Kinshasa », a-t-il insinué.

Outres les responsabilités pendantes des autorités urbaines, la population de Kinshasa elle-même est un mal qui impose une thérapie de choc. Le manque de civisme mine les efforts tant soient peu conjugués par le gouvernement de Kinshasa. «Il n’est pas surprenant aujourd’hui de voir à longueur des journées, des hommes et des femmes déverser leurs déchets ménagers dans les collecteurs. Parfois les eaux usées y compris les celles des puits perdus et fausses septiques sont canalisées vers les caniveaux dimensionnées pour recueillir une quantité bien précise des eaux de pluie ». A informé Tati Inyanga.

Les eaux stagnantes qui ont élu domicile dans plusieurs quartiers et communes de Kinshasa s’infiltrent difficilement dans le sol. Elles sont infestées souvent à causes la précarité des conditions d’hygiène. Les bactéries et autres vecteurs qui s’y développent sont à la base de la prolifération des maladies hydriques. « Il suffit de visiter le Centre de Santé de la Croix – Rouge pour se rendre compte de la résurgence de maladies dites des mains sales, notamment le paludismes, la diarrhée et la fièvre typhoïde », a précisé un infirmier du quartier qui a requis l’anonymat.

A en croire l’Ingénieur Tati Inyanga, les autorités de la ville doivent engager une lutte farouche contre ces maladies en assainissant les milieux et éduquant la population sur les bons comportements à adopter face à cette situation. « En lieu et place de distribuer seulement les moustiquaires, les autorités doivent mener des grandes actions de salubrité et de reconstruction des routes délabrées afin qu’il y’ait plus des eaux stagnantes dans la ville. Par-dessus tout veuillez à l’application de la loi contre tout citoyen récalcitrant », a-t-il préconisé.

En attendant les kinois doivent prendre encore leur mal en patience et se prendre en charge pour se protéger contre ces maladies.
Désiré WEMBOLOWA

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3 commentaires sur “Salubrité : les eaux stagnantes, une beauté sauvage de Kinshasa la belle

  1. C’est la situation la plus attristant à Kinshasa.Dans cette affaire,il n’y a pas que l’intervention du gouvernement qui soit nécessaire. Prenons la conscience que c’est
    les peuples qui somme responsable ces insalubrités,qui mettent en danger notre santé, l’atmosphère et change même la propriété du sol en le rendant imperméable à la filtration de l’eau. Soyons conséquents chers compatriotes,si nous aimons réellement ce pays.Quand il y a la malaria, la salmonellose…ce ne sont pas les membres du gouvernement,ni le président de république qui en souffre.veillons sur les gestes que posons sur la nature.

  2. C’est la situation la plus attristant à Kinshasa.Dans cette affaire,il n’y a pas que l’intervention du gouvernement qui soit nécessaire. Prenons la conscience que c’est
    les peuples qui somme responsable ces insalubrités,qui mettent en danger notre santé, l’atmosphère et change même la propriété du sol en le rendant imperméable à la filtration de l’eau. Soyons conséquents chers compatriotes,si nous aimons réellement ce pays.Quand il y a la malaria, la salmonellose…ce ne sont pas les membres du gouvernement,ni le président de république qui en souffre.veillons sur les gestes que posons sur la nature.pensons à ceux qui viendrons après nous.aussi ,le gouvernement congolais doit souvetenir et encourager les projets portant protection de la nature.chose que nous ne constatons presque pas dans notre chère ville.

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