Plusieurs dizaines d’hectares de maïs viennent d’être anéantis à Kambove et Kilwa, dans l’ancienne province du Katanga. L’annonce a été faite à Kinshasa, ce mardi 14 février par le Représentant de la Fao en RDC, Alexis Bontes , Allo Sib, chargé d’analyse de vulnérabilité du Programme alimentaire mondial (PAM) et Cyrille Singa, chargé d’études au Ministère de l’Agriculture.
Cette attaque sans précédent a été causée par des larves d’un lépidoptère originaire d’Amérique. Identifié sous le nom de « Spodoptera frugiperda », cette chenille colonisatrice a été retrouvée dans le territoire de Libenge dans la province de Sud – Ubangi, où le taux d’incident sur les plants a été évalué à plus de 82% dans tous les champs visités par la mission conjointe FAO-MINAGRI-PAM-INERA-INIKIN en novembre 2016.
Depuis plus de 10 ans, deux autres cultures vivrières de premier ordre notamment le manioc et le bananier ont été attaquées respectivement par la striure et le wilt bactérien qui ont diminué drastiquement la production et les revenus des producteurs de maniocs et bananes. Avec cette attaque du maïs, la République démocratique du Congo voit ses 3 principales sources de nourriture être dévastés comme l’avait été la pomme de terre en Irlande par le mildiou au 19ème siècle.
« Spodoptera frugiperda », l’espèce exotique envahissante la plus destructrice menace le commerce international. Cette espèce peut pondre 6 générations d’environ 50 œufs au même endroit. Ce ravageur a déjà détruit des milliers d’hectares de maïs au Zimbabwe, en Zambie et au Malawi menaçant ainsi la sécurité alimentaire.
Le zimbabwe est le pays le plus touché avec plus de 100.000 hectares de champs dévastés. La FAO dans ce pays rapporte que le ravageur est présent dans 7 des 8 provinces du pays, avec des estimations de 70% de destruction de la culture.
Des experts représentant 13 pays seront réunis d’urgence pendant trois jours dans la capitale zimbabwéenne, sous l’égide de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), afin de discuter de mesures contre cette larve qui a endommagé les cultures céréalières de plusieurs pays africains et fait craindre des pénuries alimentaires à des échelles plus importantes.
La « chenille légionnaire d’automne », originaire des Amériques et récemment introduite en Afrique, a déjà fait des ravages dans les champs de céréales en Zambie, au Zimbabwe, en Afrique du Sud et au Ghana. Le Malawi, le Mozambique et la Namibie seraient également affectés.
Alfred NTUMBA