Gaz méthane du lac Kivu : Un danger pour la population de l’est

Des millions de personnes riveraines de lac Kivu pourraient perdre la vie si d’importants stocks de gaz méthane de ce lac parvenaient à s’échapper. Les scientifiques mettent en garde contre un tel désastre si aucune mesure de précaution n’est prise. D’après le physicien Allemand KLAUS TIETZE, si le pire devrait arriver les gaz recouvriront une surface de 10 mille km2 tuant ainsi tous les habitants de la région soit 2 à 3 millions de personnes.

Cette catastrophe naturelle pourrait bien devenir une réalité car l’un des volcans le plus actifs d’Afrique surplombe le lac. Le Nyiragongo, aussi considéré comme le plus dangereux au monde. Il abrite un immense cratère rempli des gaz en fusion, et se rapproche du lac peu à peu. Si rien n’est fait le lac exploserait de soi même dans 100 ans, martèlent les experts.


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La forte concentration des gaz naturels dans ce lac, soit 300 milliards m3des gaz carboniques suscite bien des interrogations sur le danger imminent qu’elle fait planer sur les populations de cette région ainsi que les écosystèmes.

Cette vaste et profonde étendue d’eau est située au cœur de l’Afrique à la frontière du Rwanda et de la RDC. Dans les profondeurs insondables de ce lac gisent d’immenses quantités de gaz qui proviendraient de la transformation de CO2 libérés par des roches volcaniques. L’exploitation de ce gaz présente des opportunités d’un développement économique de cette partie du pays et de la sous région. L’exploitation de ces importantes réserves de gaz, pourrait répondre aux besoins énergétiques de la RDC et du Rwanda pendant près de dix ans, favorisant ainsi le boom économique et la sécurité dans cette partie du pays dont les conflits armés ont infligé des souffrances indescriptibles à ses populations.

 

Qu’en est-il exactement de l’exploitation de ce gaz ?

En 2010, le gouvernement de la RDC par l’entremise de Célestin Mbuyu, alors Ministre des hydrocarbures avait signé un arrêté autorisant à la firme Technobuild, l’exploitation exclusive du gaz méthane du lac Kivu.

Après plusieurs études menées conjointement avec les experts du gouvernement, cette société de droits congolais avait initié un projet d’exploitation de ce gaz pour la production de 200 méga watts.

Selon Dieudonné Mwendanga, Président de Technobuild, le projet Kivu Lake Energy Corporation (KLEC) dispose des atouts nécessaires et des moyens conséquents pour exploiter le gaz méthane dilué dans les eaux profondes du lac Kivu en toute sécurité. Mais depuis la signature du protocole d’accord, rien n’avance. « Ce n’est ni question d’argent ou d’expertise, la question est de savoir pourquoi ça tarde à venir, car c’est un projet ambitieux pour l’intérêt général de la population… »

 

Le pire à éviter

L’exploitation du méthane du lac Kivu demeure une alternative importante qui permettrait de contribuer d’une part au développement économique de la région, et d’autre part d’éviter à cette partie du pays, le triste scénario du lac Nyos au Cameroun. Pour rappel, 1986, ce lac situé au sud du Cameroun a été le théâtre d’une tragédie qui a couté la vie à plus de mille sept cent (1700) personnes suite à l’explosion dans un rayon de 30 km2, d’une forte concentration des couches de Gaz méthane.

Avec une superficie de 2700 Km2, le lac Kivu représente plus de 300 fois la quantité de gaz méthane contenu dans le lac Nyos. A ce jour, la concentration de ce gaz ainsi que du dioxyde de carbone semble atteindre son paroxysme. « On se demande, pourquoi les décideurs politique congolais font la sourde d’oreille à ce problème assez crucial ? Déjà, l’on commence à recenser des cas de morts asphyxiés ; vraisemblablement, il y’a lieu d’éviter le pire…», a déclaré d’un air inquiet, le Directeur Général de Technobuild au cours d’une interview accordée à Environews.

Economiquement, le non exploitation de ce gaz est un manque à gagner pour la RDC. Au moment où les autorités congolaises trainent le pas pour prendre des décisions salutaires, son voisin le Rwanda exécute déjà son projet d’extraction du gaz méthane de ce lac transfrontalier.

 

Les avantages qui résulteraient de l’exploitation de ce gaz

Les différentes couches de gaz enfouis dans le lac offrent une perspective énergétique et économique très intéressante pour l’Est du pays.

En effet, le méthane peut être recyclé en électricité, ou piégé dans les bonbonnes à gaz pour une utilisation commerciale.

Dans cette partie du territoire national où le déficit en énergie électrique empêche son développement et favorise l’insécurité, l’extraction, et la transformation de ce gaz en courent électrique revêt un grand intérêt.

Conscient des enjeux liés à l’extraction du méthane dans le lac Kivu, le Directeur Général de Technobuild lance un appel pathétique aux décideurs pour faciliter le démarrage du projet KLEC : ‘’Les autorités doivent donner leur aval le plus vite possible pour que le projet d’exploitation du gaz méthane du lac Kivu voie le jour’’. Et d’ajouter, « grâce à ce gaz, la population aura un accès facile à la bonbonne à gaz, pour la cuisson, ce qui limitera son impact sur les forêts environnantes. Je crois que la faune et la flore congolaise pourra bénéficier de cette exploitation, qui se veut salutaires la population de l’est qui a tant souffert de guerres… »

Alors que le monde entier tente de se liguer contre le dérèglement climatique, chaque Etat est appelé à conjuguer des efforts localement pour résoudre tant soit peu les différents problèmes environnementaux propres à lui. L’extraction du gaz méthane du Lac Kivu étant l’une des situations cruciale, il y’a nécessité pour la République Démocratique du Congo de procéder le pus vite possible à l’exploitation du méthane du lac Kivu pour éviter le danger qui plane actuellement sur la faune, la flore et la population riveraine de ce lac.

Laura NDJABARINGA

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